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Cendrillon, aide-soignante en pleine pandémie

Thème du jour : Cendrillon

Règle de l'atelier : on a TOUJOURS le droit de ne pas respecter les contraintes, si notre inspiration nous emporte ailleurs

Le site donne le thème, mais ne met pas en ligne les aides / supports / pistes donnés aux participants pour écrire leurs textes.

Pour les connaître, rejoignez-nous en atelier Mille et un ou Itinéraires !


Une mauvaise mère avait trois filles qui habitaient chez elle. La première était une actrice talentueuse. A cause de ses mains manucurées, elle estimait ne pas pouvoir faire la vaisselle. La cadette était une championne sportive. Passer l’aspirateur n’était pas compatible avec son programme d’entrainement. La benjamine était aide-soignante. Ayant la réputation de « savoir tout faire de ses mains », elle n’eut d’autres choix que d’assumer toutes les tâches domestiques. Fatiguée par son travail et l’entretien de la maison, elle ne consacrait, contrairement à ses ainées, que peu de temps à se faire belle.

Un beau jour, une épidémie se répandit dans le pays. Toutes les activités cessèrent brutalement. Toutes ? Non, car l’aide-soignante décupla ses efforts dans son service de réanimation. Elle consacra son énergie à soigner les malades qu’elle voulait aider au maximum, en vair et contre tout, tant il est vrai que son service était sous-équipé. Aussitôt, les marques de reconnaissance affluèrent. Ses patients lui surent infiniment gré de son dévouement total. Des enfants lui envoyèrent de jolis dessins. Des restaurateurs lui apportèrent de bons petits plats. Il y avait même des gens qui l’applaudissaient le soir aux fenêtres !


Ses sœurs, qui ne faisaient plus la une des magazines people ou des gazettes sportives, se mirent à la jalouser férocement. Non seulement elles disparurent des médias, mais c’était leur souillon de sœur qu’on encensait maintenant dans un article de journal ou lors d’une interview télévisée. Elles faillirent même suffoquer quand elles apprirent que le Président de la République, en personne, était venu rencontrer l’aide-soignante. « Vous êtes la gloire de notre pays ! Dorénavant, on vous donnera tous les moyens pour travailler et on va notablement revaloriser votre salaire ». La jeune femme en rosit d’émotion.

Quelques mois plus tard, la pandémie régressa. Petit à petit, les choses revinrent « à la normale ». La sœur ainée eut un César à Cannes. La cadette gagna une médaille d’or aux Jeux Olympiques. La petite dernière, quant à elle, constata que l’après ressemblait étrangement à l’avant. Les masques étaient tombés. « Tu as cru le Prince Charmant ? Tu t’en es trop laissé conter » conclut sa mère.




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