- plumesdelarbre
Conscience
Dernière mise à jour : 9 nov. 2021

Tout a commencé un jour, sans matin sans doute
C'est ce jour-là que je suis née
Les vivants et les morts entremêlés
Dans un temps dont rien n'a perçu la naissance
Les millénaires
Un souffle de pierre a ouvert l'océan,
La vague a monté gigantesque, et j'étais là.
Les grandes eaux,
L'ombre du ciel
Ont longtemps arrêté
Le temps
Toujours, j'étais là.
Puis quelque chose de dérisoire est apparu,
S'est transformé, multiplié, propagé
Des feux clairs ont scintillé à travers les prairies
Tout a recommencé, avec ceux-là
Qui savent compter les jours
Ils m'ont investie, explorée, honorée,
Oubliée
Lasse, je me suis posée dans la force des arbres
J'ai déposé mes membres trop lourds le long de leurs troncs

Je me suis couchée dans les corolles ouvertes
Et reposée
Les pétales m'ont enveloppée
Je n'ai pas senti leur suc qui me digérait
Et déposait ma présence
Au plus profond
Lorsque je me suis éveillée
Pâle, comme une lune qui aurait trop attendu
Mes cheveux s'étaient déroulés vers le ciel ouvrant de nouvelles corolles
Il n'y avait plus de feux dans les prairies
Mais la mémoire de leur incandescence
A voltigé encore
Au milieu des grandes bâtisses de pierre
Ils ont inscrits les secondes dans leur temps
Si rapide, trop
... Il faut attendre
...
J'attends
Que tout finisse à nouveau
Et que tout recommence,
Myriam G.
